Des travaux vont bon train au CPE de la Vallée enchantée. Ce sera ainsi 12 nouvelles places que le CPE pourra offrir à des parents francophones. Mais est-ce suffisant ?
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André Magny
IJL-RÉSEAU.PRESSE-LE SAINT-JEANNOIS
Les travaux à la Vallée enchantée de Quispamsis ont toutefois commencé « avec un léger retard par rapport au calendrier initial » de l’aveu de la directrice des Centres de la petite enfances (CPE) de l’ARCF de Saint- Jean, France Dargavel. Elle s’empresse toutefois d’ajouter que l’ARCF de Saint-Jean travaille en étroite collaboration « avec les entrepreneurs et le ministère pour limiter l’impact sur les familles et assurer que les nouvelles places soient accessibles le plus tôt possible. »

Rappelons que les CPE Samuel-de-Champlain et la Vallée enchantée sont sous la houlette de l’ARCF, qui agit comme organisme gestionnaire sous l’encadrement du ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance (MEDPE). Près de 300 enfants sont présentement accueillis dans les deux CPE.
Pour les 12 nouvelles places qui seront disponibles, « le processus d’attribution suit les priorités établies dans la politique d’admission », précise la directrice.
Ces nouvelles places s’inscrivent dans la foulée d’une annonce qui avait été faite en mars dernier par le gouvernement du Nouveau-Brunswick, qui annonçait un investissement « de 200 millions $ sur cinq ans afin de prolonger trois accords avec le gouvernement fédéral en lien avec les services de garde. » À l’époque, la ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Claire Johnson, avait annoncé que l’entente permettrait dès l’an prochain l’ouverture 3 400 places à l’échelle de la province dont 144 dans la région de Saint-Jean.
Conséquence de l’attente
En matière de places en garderie, on peut comprendre que certains parents sur des listes d’attente se trouvent un plan B. De l’aveu même de Mme Dargavel, « certains se tournent vers le CPE du Centre; quelques familles choisissent aussi des services anglophones, surtout lorsqu’elles n’arrivent pas à avoir de place rapidement. Cela dit, nous faisons de notre mieux pour garder nos familles francophones dans le réseau et pour soutenir la vitalité de la communauté. »
De l’avis de Mme Dargavel, « la demande demeure beaucoup plus forte que l’offre, ce qui confirme que les besoins en services de garde en français dépassent largement notre capacité actuelle. »
Questionné sur ce problème concernant le nombre de places en garderie disponible pour la minorité francophone, malgré de nombreux messages laissés et envoyés au service des communications du MEDPE, ce fut un silence radio. Les questions étaient pourtant simples : quel est le montant investi par le gouvernement du Nouveau-Brunswick pour les rénovations à la garderie La Vallée enchantée et y a-t-il des plans pour la construction ou l’agrandissement d’autres garderies francophones dans la région de Saint Jean, compte tenu de la forte demande pour des places en service de garde francophone ?
La directrice de l’Association francophone des garderies éducatives du Nouveau-Brunswick, Sylvie Lang apporte un éclairage intéressant sur la situation. La seule chose qu’elle peut affirmer, « c’est qu’il n’y a pas de projet en cours actuellement, car personne ne connaît encore le montant de la prochaine entente Canada–Provinces prévue pour avril 2026. » Tant que l’investissement consenti par Ottawa n’est pas connu ainsi que « le nombre de places désignées qui seront attribuées lors du prochain appel d’offres, il est malheureusement impossible d’apporter des réponses claires à ce sujet. »
En attendant, la situation « peut être difficile et parfois frustrante » pour les parents comme l’exprime France Dargavel. « Chaque place qui s’ouvre est attribuée avec soin, selon des critères transparents, et nous continuons à défendre auprès des instances provinciales la nécessité d’investir davantage dans les places francophones. La Vallée enchantée et les garderies francophones auraient parfois besoin d’un coup de baguette magique. »
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