Un mini musée pour raconter l’histoire des Noirs

Partagez cet article:

Rodrigue Hébert

Facilitateur communautaire
rodrigue.hebert@arcf.ca

L’histoire des Noirs est une réalité néo-brunswickoise depuis sa fondation en 1784. Sa place dans l’étude des sciences humaines de la province a été négligée dans le passé. La Société d’histoire des Noirs du Nouveau-Brunswick, sous le leadership de M. Ralph Thomas, tente de corriger le tir sur cette lacune. 

Si vous vous dirigez au Brunswick Square, dans le centre-ville de Saint-Jean, vous y retrouverez un petit musée aménagé par cette société qui traite du sujet en question. Avec le partenariat de PRUDE (Pride, Race, Unity, Dignity Education), M. Thomas avait créé un petit centre dans les bureaux de l’organisation. En juin 2021, l’occasion s’est présentée d’occuper un espace plus grand entre les entreprises Booster Juice et Maritime Travel dans l’«Inside Connection».

Avec l’aide d’associées comme Jemika Davidson, ils ont créé un lieu muséal qui raconte le récit historique de la population noire au Nouveau-Brunswick.

Un lieu disposé en ligne du temps

Jemika Davidson devant l’entrée du mini musée situé au Brunswick Square. Crédit: Rodrigue Hébert.

Quand on commence sa visite, on débute avec l’arrivée des premiers Noirs en Amérique du Nord, soit les esclaves dans les navires négriers. On y raconte également la présence de Mathieu da Costa. Il était un interprète africain qui parlait plusieurs langues et qui aurait accompagné Samuel de Champlain et d’autres explorateurs durant leurs voyages.

La visite continue avec un aperçu du rôle des esclaves dans la guerre d’indépendance américaine. On sait que les autorités britanniques leur avaient fait des promesses de liberté et de concessions de terre, s’ils se battaient avec la couronne. Éventuellement, ces gens étaient transportés en Nouvelle-Écosse. Ils se sont installés un peu partout dans cette colonie et la nouvelle province du Nouveau-Brunswick. On y parle du rôle des soldats noirs dans ce conflit.

En continuant le tour d’horizon, on est informé des défis de ces «Black Loyalists». On leur a fait des promesses qui ont souvent été à moitié remplies, ou carrément oubliées. De plus, les lois et les règlements de la collectivité dominante les excluaient de la vie quotidienne. Mais, les présentations sont truffées d’exemples nombreux de personnes de la communauté noire et autres qui démontrent leur persévérance et leur résilience face aux préjugés.

À lire aussi: L’arrivée des Loyalistes noirs à Saint-Jean

On y inclut des gens comme Georgina Whetsel, qui a réussi à monopoliser le commerce de la glace à Saint-Jean à la fin du 19e siècle. Ou encore, Lena O’Ree, une animatrice de radio dans les années 1930 qui s’est confrontée à des interdictions raciales pendant toute sa vie. On y parle beaucoup de la contribution militaire de la communauté dans les différents conflits auxquels le Canada s’est retrouvé durant le 20e siècle.

Les succès de maintenir le dialogue

Ralph Thomas et Jemika Davidson. Crédit: Rodrigue Hébert

Le travail ne s’arrête pas avec les expositions déjà en place. On a mis des ordinateurs à la disposition des élèves, des étudiants, des enseignants ou tout visiteur afin qu’ils puissent faire de la recherche ou de la lecture sur l’histoire des Noirs. Donc, le lieu devient un centre de ressources.

Thomas explique qu’il envisage ce centre comme un lieu de rencontre, un lieu à se parler. Il croit que le progrès peut se faire avec la conversation constante et continue. Les exemples de succès de ce processus sont partout dans ce musée.

Le projet de la maison Gordon en est un. Cet édifice, qui se retrouvait dans l’est de la ville de Fredericton, était la résidence d’un certain James Gordon. Il était un descendant d’une famille de «Black Loyalists». M. Thomas a approché le lieu historique King’s Landing, à savoir pourquoi il n’y avait pas d’exemple de maisonnée de famille noire. On y avait réfléchi, mais le projet était mis de côté. Finalement, en 2007, le projet s’est mis en branle. M. Thomas a réussi à convaincre les bonnes personnes. On a tenté de déménager la maison, mais après son voyage, les dégâts étaient trop sérieux. Alors, on a construit une réplique. Aujourd’hui, elle est utilisée pour exhiber des éléments de l’histoire des Noirs.

Il y a encore beaucoup de pain sur la planche pour M. Thomas et son équipe. Leur but ultime est d’avoir une salle dédiée à leur histoire dans le nouvel emplacement du Musée du Nouveau-Brunswick. Entretemps, il est à la recherche de bénévoles francophones qui pourraient participer dans ce projet. Vous pouvez le rejoindre au numéro (506) 647-5489 ou ralphthomas09@gmail.com. Il se fera un plaisir de vous parler.

Heures d’ouverture: mardi au samedi de 13h à 17h

Partagez cet article:

Recevez les derniers articles :


    Plus comme ceci :