Saint-Jean – Kennebecasis: Un autre mandat pour Wayne Long?

Le Saint-Jeannois a voulu donner la parole aux candidats de la région de Saint-Jean, du moins à ceux qui ont daigné répondre à nos invitations réitérées plus d’une fois. À travers différents thèmes, libéraux et verts se confient sur ce qu’ils espèrent pour Saint-Jean – Kennebecasis.

Wayne Long. Crédit: Gracieuseté.

On n’y échappe pas. L’élection canadienne de 2025 est sous l’emprise de l’ombre de Donald Trump. Néanmoins, s’il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur, de quelle manière la région de Saint-Jean peut-elle tirer son épingle du jeu quand il est question de trouver de nouveaux marchés?

«Avant de me lancer dans la politique, j’ai fait du commerce international dans le secteur de l’aquaculture et je connais bien l’expansion des marchés, en particulier en Europe et dans la région Asie-Pacifique.» Celui qui parle ainsi, c’est le député sortant, le libéral Wayne Long.

Selon lui, en raison de sa situation géographique, Saint-Jean possède l’un des ports canadiens les plus proches de l’Europe. Il faut tirer profit de cette situation pour accroître les liens commerciaux avec l’Union européenne. Saint-Jean, «en tant que ville portuaire, très vulnérable aux tarifs douaniers des États-Unis», concède le député, doit trouver de nouveaux débouchés. Il assure que les entreprises du Nouveau-Brunswick pourront compter sur un gouvernement fédéral, qui jouera «un rôle de premier plan dans le soutien de notre économie et de nos propriétaires d’entreprises.»

De son côté, David MacFarquhar, qui, de son propre aveu, avait «des circonstances exténuantes» en raison des funérailles de son père, a tout de même tenu à échanger avec le Saint-Jeannois. Il est beaucoup plus cinglant que Wayne Long face à la situation.

«Le fait que la guerre aux tarifs vient de remplacer complètement la question écologique met en relief la réalité précaire des enjeux écolo sous le système vorace capitaliste occidental.» Néanmoins, questionné sur le fait de savoir si les entrepreneurs du Nouveau-Brunswick doivent trouver de nouveaux marchés, le candidat du Parti vert estime que les énergies renouvelables avantagent les entreprises néo-brunswickoises. Il explique que les Verts proposent «l’interconnexion du réseau électrique du Canada», ce qui permettrait d’échanger «de l’électricité verte partout dans le pays» et pas seulement avec les voisins du sud.  Il faut profiter, selon lui, du littoral côtier de Saint-Jean pour développer la technologie liée à l’environnement maritime. La voie européenne reste indéniablement une avenue intéressante pour David MacFarquhar. Il est d’avis que l’Europe se préoccupe de plus en plus des effets nuisibles du charbon et que, par conséquent, les énergies renouvelables sont une monnaie d’échange intéressante.

Au-delà de l’oncle Sam

Il y a tout de même autre chose que le teint orangé trumpiste dans la vie. Entre la crise du logement, les soins de santé, le respect des minorités, l’immigration, l’environnement – malgré l’abolition de la taxe carbone -, quel est le cheval de bataille des candidats de Saint-Jean – Quennebecasis?

David MacFarquhar n’y va pas par quatre chemins. «Mon cheval à moi, c’est de dévoiler le rôle du capitalisme dans toutes ces crises-là. Notre consommation rapace de l’environnement pour la convertir en richesse, propulsé par le besoin de donner 80% aux riches et les miettes aux plus précaires.» Sensible à la disparition de logements aux loyers abordables ou en colère face à «l’ignorance des besoins des personnes en situation d’itinérance avant qu’elles ne deviennent un problème de sécurité publique», le candidat écolo pose une question fondamentale à ses électeurs: «Comment mieux organiser notre gouvernement pour ne plus inciter la poursuite infinie des richesses?»

Quant à Wayne Long, son cheval de bataille est peut-être plus terre à terre, mais néanmoins intéressant: c’est de poursuivre son combat face à la réforme électorale. «J’ai hâte de continuer à défendre ce point de vue si j’ai le privilège de représenter Saint-Jean-Kennebecasis.»

Une dernière promesse?

Conscient que ses réponses sont parfois passionnées, voire irréalistes, David MacFarquhar promet néanmoins une chose; «J’irai chercher de l’investissement pour nous lancer dans le développement non-pétrolier», afin que l’économie du Nouveau-Brunswick soit loin des raffineries et des pipelines. De plus, il tient à mentionner qu’il faut investir dans le développement à grande échelle de logements coopératifs, «pas dans la construction d’une trentaine d’unités réalisée par Wayne Long», mais plutôt dans l’achat et la rénovation de logements existants situés près des transports en commun.

Pour son opposant libéral, les bonnes intentions sont là: «Je promets d’être le député le plus accessible et le plus transparent de cette circonscription. Mon assistante de circonscription, Jeannette, est bien connue dans la communauté et est toujours là pour travailler pour nos résidents et faire part de leurs préoccupations à Ottawa. J’ai triplé l’investissement fédéral dans Saint-Jean-Rothesay et je ferai de même lorsque nous absorberons Quispamsis.»

À lire aussi: À Fundy Royal, un choix éclectique