Je peux difficilement imaginer toutes ces années passées et surtout toutes ces personnes qui ont laissé leur marque à Saint-Jean, dans notre communauté.
Je suis arrivée en 1982, plus précisément en septembre et je fus accueillie comme une reine, moi la Québécoise, mère de deux très jeunes enfants et enseignante de carrière qui voulait vivre le dépaysement et surtout avoir un travail: j’avais trouvé un écho à ma demande et à mon besoin d’engagement.
La petite communauté de l’époque se rencontrait presque tous les jours de la semaine, même le dimanche, à la vieille école King George qui nous a servi pendant deux ans, attendant fièrement la nouvelle construction: le paradis.
J’ai vite réalisé que des gens avaient déjà travaillé fort, très fort, à cette réalisation. Pendant les réunions de finalisation du projet du Centre scolaire-communautaire Samuel-de-Champlain, j’écoutais attentivement ces fondateurs construire un monde idéal pour leurs enfants et les générations à venir.
Puis une fois l’édifice en place, chacun mettait au profit de la communauté ses talents: des Laura, Ben, Fernand, Pierre, Irène, Anne, Michel, Diane, Louis, Paul, Jackie, Normand, Jean-Paul, Joceline, Rodney, et des centaines d’autres, ont déroulé leur vie au profit du rêve de notre communauté.
Notre communauté était aussi très diversifiée, car si notre axe central était la langue, le français, notre provenance par contre était un ajout d’enrichissement de la culture acadienne à toutes ces cultures venant des quatre coins du Canada et maintenant on peut ajouter des quatre coins du monde.
Chacun qui avait un projet scolaire et/ou communautaire était appuyé et aidé par toute la communauté à en faire une réussite. C’est comme ça que nous nous sommes enrichis en culture, en arts, en organismes de toutes sortes qui appuient les gens d’ici, et répondent aux besoins de tous, du plus petit au plus grand.
Peu d’Acadiens de Saint-Jean sont nés ici, mais beaucoup y ont fait leur nid, leur coin de pays et y ont enraciné leur famille. Ils ont bâti une école, un centre, mais encore plus, ils ont bâti une fierté, celle d’être francophone dans un bastion anglophone et celle de tenir le fort bien haut et avec cet élan que l’on a toujours eu, celui de ne pas prendre pour acquis que l’on a réussi.
Le résultat est que l’on cherche toujours à se dépasser et à prouver que l’on existe, et je peux vous dire, pour y avoir appartenu depuis 42 ans, que l’on est des combattants et des vainqueurs.
Notre communauté existe grâce aux membres fondateurs et existera toujours grâce à nos descendants. Ce n’est qu’un début, l’Histoire reste à écrire…
À lire aussi: Nicole Arseneau Sluyter: s’engager pour faire une différence
- Cérémonie de première communion avec le Père Vermeersch en 1988 dans le théâtre avant la construction de l’église Saint-François-de-Sales. Crédit: Gracieuseté.
- Une des premières classes de 5e année du Centre scolaire Samuel-de-Champlain. Crédit: Gracieuseté.
- Diane Chevarie et Gaétane Lévesque en 1983. Crédit: Gracieuseté.
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