Il y a quelques mois, je vous avais présenté Maurice Henri, photographe de renommée internationale. C’était au sujet d’un cours de photographie qu’il allait offrir aux communautés de Saint-Jean, Fredericton et Miramichi. Depuis février, il partage son savoir par le biais d’un atelier de photographie pour amateurs et passionnés.
C’est donc avec un grand plaisir que j’ai appris qu’il serait des nôtres en avril pour nous faire partager son exposition L’esprit chargé et la mission Caméras pour guérir qui l’accompagne.
Pour rappel et vous permettre d’apprécier le pédigrée de Maurice Henri :
Inscription surprise
C’est à son insu que son père l’a inscrit à un concours de photographie. Celui organisé par le journal La Presse en 1977. Concours où il a remporté le premier prix ! Depuis, Maurice Henri est devenu un photographe de renommée internationale. Il crée professionnellement des photographies de portrait, de publicité, etc. depuis 1988. Jamais en reste , il a reçu de nombreuses nominations pour l’excellence dans l’éducation et les arts. Il est aussi le fondateur et directeur de Cameras for Healing (Afrique, Colombie, Haïti et Canada) mais aussi fondateur et directeur du Festival international de photographie Photo Moncton et cofondateur du festival de photographie FOTOgrafia Dosquebrados en Colombie. Son travail a été présenté à l’échelle nationale et internationale dans des magazines et des livres. Certaines de ses œuvres font partie d’une collection permanente du African American Museum and Center for Education and Applied Arts in New York.
À partir du 20 avril nous le retrouverons donc pour L’esprit chargé (Afrique – Haïti) au Salon Irène Grant-Guérette et l’occasion était trop belle que de prendre mon téléphone et de le contacter pour en apprendre un peu plus. Le désir premier de cette exposition est d’encourager la société à se regarder en face. Pas seulement pour se voir, mais pour réaliser ce qu’elle est vraiment.
Beaucoup de travail
Un travail titanesque entamé en 2004 lors d’un voyage professionnel en Afrique qu’il avait décidé de prolonger. Au gré de ses visites et de ses rencontres, il a été choqué par les drames vécus. Notamment par les femmes et les enfants et a donc «décidé de faire quelque chose pour aider».
Il a ainsi visité la Sierra Leone en Afrique de l’ouest et Haïti plusieurs fois pour réaliser des «portraits pas posés, au naturel» et utiliser ainsi ses travaux comme «un outil de guérison pour donner la voix à des gens touchés et bloqués par des traumatismes, les abus des guerres et les tremblements de terre».
Pour Maurice Henri, «l’image ainsi créée sert à entraîner un dialogue et bâtir la confiance». En ayant parcouru son site internet, extrêmement bien fait et documenté, je l’interroge sur la raison de travailler sur du noir et blanc. La réponse est simple et poétique: «capter l’esprit et l’âme de la personne».
La collection L’esprit chargé qui sera visible prochainement offre la possibilité d’observer de près des fragments de la vie quotidienne où chaque photographie a une histoire qui reste figée dans une image.
Des images naturelles
Les photographies sont à la fois naturelles et émotionnelles, respectueuses et révélatrices. La collection est un portrait intime de gens ordinaires essayant de continuer à exister. Elle dépeint leurs forces d’esprits et leurs dignités héritées en dépit d’être submergés par une lutte massive pour la survie. Un travail de longue haleine qui a duré quatre ans en Sierra Leone malgré des difficultés à jongler avec une société gangrénée par la corruption et où, dans certaines communautés très traditionnelles, «prendre une photo, c’est voler l’âme, l’esprit de la personne».
Depuis 2006, le grand projet de Maurice Henri c’est Caméras pour guérir. Vous vous doutez bien que j’ai voulu en savoir plus sur la mission de cette initiative. « Guérir et aider au niveau émotionnel des gens d’ici et d’ailleurs, qui ont vécu des expériences graves et traumatisantes ». Mais aussi briser les barrières qui les ont empêchés d’exprimer leur douleur, leur chagrin et leurs peurs dus à la pauvreté, la violence et le stress. Caméras pour guérir s’efforce de créer une atmosphère d’inclusion et d’appartenance là où il n’y en a souvent plus.
Une vraie philosophie que Maurice Henri souhaite partager avec le public et ainsi ouvrir le dialogue avec nous tous. Pour résumer: confiance, acceptation et guérison émotionnelle par l’image.
Rendez-vous nombreux et nombreuses à partir du 20 avril au salon Irène Grant-Guérette!
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