Malika Abbassi: du Maroc à Saint-Jean pour s’occuper des enfants

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Jonathan Poirier

Éditeur/Rédacteur en chef
jonathan.poirier@arcf.ca

Cet article paru en février 2020 faisait partie d’une série d’entrevues mensuelles réalisées avec des éducateurs et éducatrices des centres de la petite enfance de l’ARCf pour faire connaître leur travail.

Depuis près de deux mois, le CPE Samuel-de-Champlain a la chance d’avoir Malika Abbassi dans son équipe. Elle a été recrutée dans le cadre du programme d’immigration qui s’appelle Mobilité Francophone. Ce programme permet aux employeurs d’embaucher d’excellents candidats à l’international. Il sert à combler la pénurie de main d’œuvre à laquelle la province est confrontée (voir plus bas). Éducatrice diplômée avec plus de dix ans d’expérience, Malika a déménagé de sa ville natale, Agadir au Maroc, pour venir s’installer directement à Saint-Jean. Elle s’occupait d’enfants de 2 à 5 ans au Maroc. Elle travaille maintenant auprès de bambins de 18 à 24 mois à Saint-Jean.

Malgré la distance séparant les deux pays, l’éducatrice souligne qu’il y a peu de différences dans son emploi:

«Ce qui m’a le plus surprise ici, c’est l’existence des ratios enfants par éducatrice. Au Maroc, nous pouvions avoir une vingtaine d’enfants dans un groupe supervisé par une éducatrice et une aide-éducatrice. Pour ce qui est du curriculum, il est similaire à celui que j’ai appris. Les différences ont été très faciles à apprendre grâce à l’aide de mes collègues. Nous avons un beau travail d’équipe.»

Apprendre sur soi et les autres

Considérant son travail formidable et motivant, Malika est fière de son choix de carrière. Le contact direct avec les enfants est ce qu’elle aime le plus dans son travail:

«Les petits enfants sont comme des pages blanches sur lesquelles tes efforts sont inscrits, explique-t-elle. Ils viennent à toi juste après les parents, parce que c’est souvent l’éducatrice qui est la première personne à prendre soin d’eux lorsqu’ils rentrent en garderie.»

Selon Malika, l’une des clés du succès dans le métier d’éducatrice est la préparation:

«Si tu es bien organisée, tu n’auras pas de difficulté à t’occuper de ton groupe. Les jeux que tu dois préparer doivent aussi favoriser l’apprentissage, parce que notre travail est beaucoup plus que du gardiennage.»

D’ailleurs, elle ajoute que l’un de ses buts au travail est de donner aux enfants le goût de lire, d’aller à l’école et de s’épanouir en apprenant à être soi-même. Tout cela se réalise en créant de belles expériences qui deviendront de beaux souvenirs dans leur mémoire.

Lorsqu’on lui demande ce qu’elle dit à une personne songeant à devenir éducatrice, Malika répond simplement et énergiquement: «Fais-le, tu ne le regretteras pas!» Selon elle, les gens ont une perception que les groupes d’enfants sont bruyants alors que c’est le contraire. Avec leurs éducatrices, les enfants sont chaleureux et motivés durant leur journée au CPE. Enfin, Malika tient à ce que les parents sachent que ce ne sont pas seulement leurs enfants qui apprennent. Leurs éducatrices apprennent aussi au fil du temps qu’elles passent avec eux.

Mobilité Francophone offre aux immigrants un projet de vie en français au Canada

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a instauré le programme Mobilité francophone depuis le 1er juin 2016. Mobilité Francophone vise à faciliter et simplifier l’embauche de travailleurs qualifiés francophones pour les employeurs Canadiens hors de la province du Québec. Il promeut ainsi l’immigration francophone dans les communautés francophones en situation minoritaire.

Ce volet d’immigration donne droit à un visa de travail et relève du Programme de Mobilité Internationale. Cela permet aux employeurs canadiens d’embaucher des travailleurs étrangers sans avoir à obtenir une Étude d’impact sur le marché du travail (EIMT). Il faut savoir que le recrutement par le biais de l’immigration francophone est un programme coordonné conjointement par le gouvernement fédéral et les communautés francophones en situation minoritaire. Le fait de faciliter l’admission de ces travailleurs dans le cadre du Programme de mobilité francophone contribue à favoriser le développement des collectivités de langues officielles minoritaires au Canada. Sans oublier la promotion de l’usage du français à l’extérieur du Québec qui contribue à renforcer et enrichir le tissu social, culturel et multiculturel au Canada.

Les CPE de l’ARCf n’arrivent pas à recruter suffisamment d’éducatrices francophones ou bilingues dans la grande région de Saint-Jean. La direction a donc pris la décision de recruter outre-Atlantique dans les pays francophones. Actuellement, deux employées ont déjà été recrutées grâce à ce volet spécifique réservé aux francophones. Trois nouvelles éducatrices en provenance de la France et la Mauritanie devraient arriver en septembre 2020.

Actuellement, l’ARCf compte parmi ses employés 17 immigrants résidents permanents en provenance de la France, l’Afrique et la Mauritanie. Sur ces 17 personnes, il y a 14 éducatrices travaillant actuellement dans nos CPE. 3 autres employées œuvrent dans différents services communautaires.

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