Lorsque l’on dit que quelque chose est «l’enfance de l’art», on entend par là que c’est quelque chose de simple à faire, de facile. Cette expression me semble étrange car donner naissance à une œuvre d’art est rarement chose facile à faire. L’enfance non plus d’ailleurs n’est pas de tout repos. L’enfance et le processus de création artistique peuvent tout deux créer bien de l’impatience et de la frustration.
Mais l’enfant comme l’artiste partage quelque chose de merveilleux sur lequel il est aisé de communiquer: l’imagination.
Un enfant ne comprend peut-être pas une œuvre comme l’adulte, avec ses référents politiques, historiques ou sociaux, mais il est en contact direct avec les émotions que lui apportent les couleurs, les formes, les textures. Nos petits donnent un sens personnel aux œuvres, ce qui en fait le parfait public.
J’ai eu la chance d’apporter les élèves de la classe de 1ère année de Mme Diane à l’exposition de l’artiste Paul André Babin, cet automne. La première chose qu’ils ont remarqué en arrivant dans la galerie c’est la texture des toiles rappelant le verre, comme des bouteilles. Puis les couleurs. Une fois installés devant une des œuvres, nous avons, ensemble parlé de ce que nous pouvions y voir: un bateau, deux requins. Est-ce que c’était une belle journée? Certains ont répondu que oui à cause des couleurs vives et joyeuses, d’autres, non à cause des grosses vagues et voyaient dans les couleurs vives un ciel rempli d’éclairs. Mais c’est lorsque j’ai demandé quelle histoire ils imaginaient quand ils regardaient la toile que j’ai eu les réponses les plus élaborées. Un y voyait un bateau au cœur d’une tempête attaqué par des requins : la panique! Une autre y voyait une maman requin et son bébé qui n’avaient pas de maison mais qui, un jour, ont trouvé un bateau, s’y sont accrochés pour en faire leur nouveau «chez-eux».
Découvrir l’art en famille
J’ai eu la chance de grandir avec des parents qui m’amenaient aux vernissages de la galerie de ma ville. J’ai encore de vives images d’œuvres qui m’ont particulièrement marquée: un paysage de montagne où je m’imaginais vivre dans une petite maison en bois rond, le portait d’une femme des premières nations qui avait l’air en paix dans les hautes herbes dorées et qui me plongeait dans une contemplation silencieuse malgré la foule bourdonnante autour de moi, ou encore la sculpture métallique d’une chaise encastrée dans une table qui m’a donnée une vague glaciale de chagrin en m’imaginant prisonnière d’un fauteuil roulant comme le créateur de l’œuvre.
L’art est à la portée des enfants alors pourquoi ne pas profiter de ce qui nous est offert? Pourquoi ne pas explorer notre belle galerie en famille? Nos petits et nos plus grands auraient sans doute beaucoup à nous en dire car l’imagination est un muscle en pleine puissance lorsque nous sommes jeunes. Malheureusement, il tend à s’atrophier lorsqu’on devient adulte. Alors pourquoi ne pas s’assurer que l’imagination de nos jeunes reste en forme et, par la même occasion, en profiter pour nous étirer un peu le cerveau?
Vraiment, ce serait l’enfance de l’art!
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