L’éducation en français, un choix de plus en plus populaire

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Rodrigue Hébert

Facilitateur communautaire
rodrigue.hebert@arcf.ca

Même si la province du Nouveau-Brunswick n’atteint pas ses objectifs d’immigration francophone depuis des années, le nombre d’élèves inscrits dans les écoles francophones et les programmes d’immersion française continue d’augmenter.

Selon les chiffres du nombre d’élèves inscrit dans les écoles du Nouveau-Brunswick entre 2015 et 2021, on voit une tendance intéressante. Pour voir les chiffres en détails, cliquez sur le graphique.

Ce qui est d’intérêt de ces chiffres, c’est l’augmentation significative du nombre d’élèves s’inscrivant en immersion. Entre les années 2016 et 2021, il y a un peu moins de 6 000 élèves de plus en immersion française dans les écoles anglophones. La question qui se pose est combien de ces jeunes seraient admissible au secteur francophone? Si vous déplacez 2 500 élèves du programme d’immersion au secteur francophone, on s’approche du chiffre de 33%, au niveau des effectifs scolaires. Ce n’est sûrement pas aussi simple, mais considérez les points suivants.

Les parents nouveaux arrivants sont-ils bien informés?

Voici le grand défi de l’immigration francophone, au niveau de la scolarité des jeunes. Il y a deux volets. Il y a l’arrivée d’individu de pays francophones et il y a les familles avec des enfants allophones (ne parlant ni le français ni l’anglais). Les autorités indiquent une volonté de desservir la population francophone et allophone. La réalité demeure que les familles issues de l’immigration se rendent très majoritairement au Newcomer & International Student Welcome Centre du District scolaire anglophone sud. L’arrivée à l’école francophone semble aléatoire et exceptionnelle. La question demeure entière: est-ce que les parents connaissent bien leurs choix scolaires?

Depuis le début septembre, Mme Amira Khedhri, coordonnatrice des services d’accueil et d’accompagnement des nouveaux arrivants au District scolaire francophone sud, nous dit qu’il y a eu une trentaine de nouvelles inscriptions au Centre scolaire Samuel-de-Champlain. Le district anglophone reçoit des centaines de nouvelles inscriptions par année.

Qui a accès à l’école francophone? La politique 321 du ministère de l’Éducation explique le suivant à l’article 6.2:

Qui a droit à l’école francophone?

  • L’élève ayant une compétence linguistique en français OU
  • Une personne allophone (ne connais ni le français ni l’anglais) OU
  • L’élève qui connaît le français et l’anglais OU
  • Le frère ou la sœur d’un. e élève admis à l’école francophone OU
  • Le parent qui a le français comme première langue et le comprend toujours ou qui a reçu une scolarisation primaire ou secondaire en français au Canada.

De plus, le «directeur général (anglophone) ne doit pas admettre un élève francophone ou bilingue au programme d’immersion en français» (articles 6.1 et 6.2).

La volonté d’avoir des enfants bilingues

Amina Fettous. Crédit: Rodrigue Hébert

Par ailleurs, l’article 5.2 de cette même politique stipule que «Le Programme d’immersion en français s’adresse exclusivement aux élèves qui désirent acquérir un niveau de compétence dans leur deuxième langue officielle». On supposerait que cette clause signifie qu’un-e élève ne maitrisant pas l’anglais n’aurait pas accès au programme, mais la réalité est tout autre. Une étude plus approfondie doit se faire à ce sujet.

Pourquoi choisir l’école francophone? C’est bien connu dans le milieu de l’accueil que le parent issu d’immigration veut que ses enfants soient bilingues. En principe, le programme d’immersion n’est pas disponible pour eux, surtout si on comprend que l’acquisition d’un niveau de langue compétente prend environ trois à cinq ans, selon la recherche. L’école francophone est le choix qui doit être privilégié. De plus, selon la travailleuse d’établissement dans les écoles, Amina Fettous, elle rapporte que «d’après les familles, l’école française a une très bonne réputation (…) tous les nouveaux arrivants favorisent l’inscription dans cette dernière».

Source: Profils de l’éducation: Publications – Education and Early Childhood Development (gnb.ca)

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