C’est Saint-Jean qui a été choisi pour l’installation du Lycée International Français des Provinces Atlantiques Don Bosco Saint John dont l’ouverture est annoncée pour la rentrée de septembre 2024.
Cet établissement visant à accueillir des élèves de trois ans (garderie) jusqu’à la terminale (12e année) sera le neuvième lycée français au Canada et il prendra ses quartiers à Market Square, en lieu et place de l’ancien Musée du Nouveau-Brunswick. Ce sont les programmes de l’éducation nationale française qui y seront dispensés, exclusivement en français.
L’annonce a été faite le 16 janvier dernier, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est devenu l’un des sujets de discussion les plus récurrents au sein de la communauté francophone de Saint-Jean. Pour les uns, c’est une aubaine avec la possibilité de voir arriver un nombre croissant de francophones au sein de la cité portuaire. Certains imaginent déjà l’installation d’une boulangerie française en ville ou l’arrivée de boutiques pouvant redonner vie au centre commercial Brunswick Square.
Du questionnement sur le personnel et les élèves potentiels
Pour d’autres, cela pourrait être une manière pour le gouvernement d’affaiblir l’éducation en français en déléguant au privé ce qui devrait être assuré par le public. Les inquiétudes portent notamment sur la provenance des enseignants et du personnel de l’établissement. Du côté de la direction du lycée, Sylvain Olivier, président-directeur général du Lycée International Français des Provinces Atlantiques Don Bosco Saint-John, nous a assuré que tout le personnel viendrait de France et qu’ils n’ont jamais eu l’intention de recruter parmi les employés des districts francophones: «100% de nos professeurs viendront de France. Nous nous y sommes engagés auprès des districts scolaires, mais aussi auprès de l’ambassade et nous serons loyaux jusqu’au bout, c’est comme ça que ça marchera».
L’autre question qui peut être soulevée concerne la provenance des élèves, environ 900 élèves à terme. Pour Sylvain Olivier il y aurait quatre publics cibles pour l’établissement:
- Un public local anglophone ou francophone qui souhaite étudier dans une école française.
- Les enfants d’expatriés venant travailler temporairement au Nouveau-Brunswick et ayant l’intention de rentrer en France ensuite.
- Un public venant d’ailleurs que de France ou du Canada, mais souhaitant étudier dans plusieurs pays et passant d’un établissement Don Bosco à un autre.
- Enfin, certains élèves viendront directement de France. Ils viendront passer une année à Saint-Jean avant de rentrer en France pour la suite de leurs études.
À lire aussi: Immigration: nouvelle stratégie pour Saint-Jean
Opération séduction auprès de la communauté francophone
Du côté de l’Association Régionale Communautaire Francophone (ARCf) de Saint-Jean, on attendait aussi une réaction et elle s’est faite par l’intermédiaire d’un communiqué:
«L’ARCf de Saint-Jean voit d’un bon œil l’arrivée de nombreux francophones dans la région grâce à l’établissement du Lycée International Français des Provinces Atlantiques à Saint-Jean. Notre région a une communauté française très vibrante et son expansion sera un atout pour la francophonie locale. Les futurs enseignants et étudiants seront les bienvenus au sein de la communauté francophone de Saint-Jean.
Nous tenons cependant à souligner que la région de Saint-Jean dispose déjà d’un excellent système d’éducation public francophone. Son succès et sa croissance soutenue des dernières années démontrent le besoin d’un agrandissement du Centre scolaire-communautaire Samuel-de-Champlain pour répondre à la demande. Il s’agit de l’une de nos priorités pour continuer d’assurer un bon service d’éducation à tous les élèves choisissant d’étudier en français dans notre région.»
À ce jour, le travail de séduction de la population francophone ne fait que commencer pour le futur établissement. Le président-directeur général du Lycée International Français des Provinces Atlantiques Don Bosco Saint-John compte d’ailleurs venir rencontrer ses partenaires toutes les trois semaines d’ici à l’ouverture de l’établissement pour rencontrer les partenaires potentiels et les entreprises de Saint-Jean et des environs, afin de se présenter et «leur faire découvrir les richesses de leur arrivée en termes économiques».
Nul doute que ce sujet fera encore beaucoup parler d’ici l’ouverture de l’établissement. Il semble d’ailleurs d’après le PDG du lycée qu’une rencontre s’organise avec la communauté francophone de Saint-Jean en mars prochain.
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