L’art pour représenter les Esprits Anciens

Le 12 avril prochain, c’est Brian Francis qui investira l’espace du Salon Irène Grant-Guérette avec son exposition Esprits Anciens.

Le vernissage de cette exposition aura lieu à 19h en présence de Hubert Francis, le frère de l’artiste, et membre du groupe Eagle Feather qui fut notamment l’un des premiers groupes autochtones à recevoir une nomination au JUNO dans la catégorie Meilleure musique autochtone du Canada. Ce dernier viendra exécuter une prière spéciale et une chanson pour le vernissage de cette exposition.

Avant l’installation, Brian Francis nous a accordé quelques minutes pour nous parler de son art et de son processus créatif. Sa méthode d’abord: il est en contact avec les Esprits et ce sont les eux qui lui inspirent ses toiles. Le concept peut sembler compliqué à appréhender, mais il explique : «l’impact qu’une personne a en étant sur terre se poursuit généralement en esprit. Ce n’est pas vraiment quelque chose de tangible, c’est plutôt un royaume, une entité qui n’a pas de forme physique».

Quand on lui demande qui sont ces Esprits, si ce sont des ancêtres ou autre chose, il précise qu’«ils existent de bien des manières et sous de nombreuses formes […] Habituellement, je ne peux pas identifier les esprits avec lesquels je me connecte ou me connecte dans mon travail, et je ne ressens pas le besoin de le faire, tant que je les reconnais de la manière appropriée».

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Son moyen d’expression

Avant d’en arriver à présenter son art sous cette forme, Brian Francis a expérimenté d’autres moyens d’expression. Il en avait le désir profond, restait à trouver le support. «Je pensais que ce pourrait être l’argile, puis j’ai commencé à expérimenter avec des huiles. Je l’ai fait pendant quelques mois, puis des choses se sont passées dans ma vie et j’ai totalement abandonné tout désir pour mon art».

Puis il y a quelques années, inspiré par une rencontre, et après avoir réfléchi, «j’ai pris de la toile et de la peinture, mais cette fois j’ai essayé d’utiliser de l’acrylique qui a mieux fonctionné pour moi. Un jour, je pourrais être courageux et réessayer les huiles». Il ne se ferme aucune option, d’ailleurs, il continue à alimenter son compte Facebook de photos et de phrases inspirantes presque quotidiennement.

Cliquez ici pour visiter le site web de Brian Francis.

Sa relation avec l’Acadie

Son lien personnel avec le peuple acadien a toujours été très fort. «J’ai appris la relation historique très tôt dans ma vie et j’ai essayé d’apprendre, de partager et d’échanger avec mes amis Acadiens tout au long de ma vie».

Concernant la terre, Acadig, «c’est la terre du peuple Mikmaw, c’est d’où nous sommes issus, nos racines sont dans le territoire sur lequel nous avons toujours existé».

Il est d’avis que «nous avons permis à la politique, à la législation récente et aux intérêts commerciaux de diviser les relations entre nos peuples. Je pense que reconnecter et rétablir le dialogue avec nos nations est ce qu’il fallait pour reconnecter les uns avec les autres».

Lorsque l’on parle de processus de réconciliation entre les peuples, il s’agit selon lui d’un terme politique qui passe à côté de l’essentiel: «Dans notre langue, c’est un terme très important. Quand on dit réconciliation, on dit apigsigtagen. C’est l’acte de pardonner une fois qu’un parti reconnaît qu’un tort a été commis, mais pas seulement ça. L’autre parti doit être sincère de vouloir arranger les choses. Je ressens que la réconciliation telle que le gouvernement ou le Canada le voit est, plus ou moins, juste un moyen de sortir d’une situation. Je pense que nous avons beaucoup de travail et encore un long chemin à parcourir. Mais nous n’y arriverons jamais si nous n’essayons pas ensemble, car la vie est une rue à double sens».

Il conclut ainsi: «comprendre les différences et les qualités uniques de chacun pour réduire la séparation est ce qui est nécessaire pour rapprocher nos peuples et honorer ces différences. Le respect mutuel est la façon dont la relation a commencé et c’est ainsi que nous pouvons à nouveau renforcer ce lien».

L’entrevue s’est déroulée en anglais et a été traduite.