Dans le cadre du mois de l’histoire des Noirs, voici une chronique historique sur les Loyalistes noirs du Nouveau-Brunswick.
Plusieurs connaissent l’histoire de l’arrivée des Loyalistes à Saint-Jean en 1783. Mais saviez-vous qu’il y avait environ 3500 esclaves libérés qui ont débarqué dans les ports des provinces maritimes pendant les mois d’avril à novembre? Ils sont partis de New York après l’entente de Paris signée par la Grande-Bretagne et le nouveau pays, les États-Unis.
Les Britanniques avaient promis aux esclaves que leur liberté serait assurée, s’ils acceptaient de se battre sous leur drapeau. À la suite de la perte anglaise aux mains des révolutionnaires américains, les vaincus ont accepté de transporter ces gens aux colonies qui étaient demeurées loyales, soit la Nouvelle-Écosse (le Nouveau-Brunswick sera fondé en 1784).
Le gouvernement anglais s’était engagé à leur donner des terres et des provisions. Peu en reçoivent! Plusieurs redeviennent esclaves ou travailleurs asservis. Encore d’autres faisaient du travail journalier payant très mal.
Même quand ça semblait bien se dérouler, le résultat ne portait pas de fruit. En 1785, 31 anciens esclaves ont reçu chacun un lot de terre de 50 acres chacun près du lac Negro (sic) et du lac Robin Hood. Le chef du groupe, Richard Corankapone Wheeler et les autres familles, comme Morris, Heron, Malaby, Hutchins, Sampson, Cole et bien d’autres, furent «concédé» des locations qui étaient trop petites et trop boisées pour soutenir élémentairement une famille.
En peu de temps, ces gens ont déménagé dans les centres urbains, tels que Saint-Jean. Mais encore là, la charte de la ville leur interdisait d’y vivre convenablement. Ils ne pouvaient ni voter, ni pratiquer un métier, ni pêcher, ni vendre des produits. Ils pouvaient seulement y loger s’ils avaient un travail journalier ou étaient serviteurs.
De nouvelles promesses de Londres
Après plusieurs années de déception et de frustration, en 1790, un membre de la communauté, Thomas Peters, s’est rendu à Londres. Il a pétitionné le gouvernement britannique à fournir du transport gratuit vers Sierra Leone et de leur donner des concessions de terre, une fois arrivée. Il a réussi et on fixa une date et un lieu de départ. C’était le 15 janvier 1792 à Halifax.
Plusieurs se sont déplacés durant le mois de décembre et début janvier. Il n’y avait pas de train et prendre un bateau coûtait de l’argent. Donc, plusieurs se sont rendus à pied. Par exemple, Richard Corankapone Wheeler a marché pendant 15 jours de Westfield à Halifax. Au bout du compte, environ 1200 ont pris une embarcation en direction du continent africain.
Plusieurs sont morts durant le voyage. À l’arrivée, les promesses, encore une fois, n’étaient pas respectées. Les terres n’étaient pas au rendez-vous. Les commerçants esclavagistes leur ont rendu la vie difficile. Et les personnes locales ne voulaient rien savoir des nouveaux venus. Finalement, ils ont fondé une ville, Freetown. Cette ville existe encore aujourd’hui et plusieurs sont des descendants des loyalistes noirs du Nouveau-Brunswick.
Ténacité et sources d’inspiration
Les familles qui sont demeurées au Nouveau-Brunswick ont survécu malgré les nombreux obstacles placés devant eux. La classe dominante leur empêchait l’accès à plusieurs parties de la société, mais peu à peu certains membres de leur communauté ont pu percer (Abraham Beverly Walker, premier avocat noir; Lena O’Ree, animatrice de radio et militante; Eldridge Eatman, sprinter; Willie O’Ree, joueur de hockey).
À lire: De nombreuses personnalités noires marquantes au Nouveau-Brunswick
La ténacité de ces personnes est une inspiration pour la communauté noire et toute la communauté. On y retrouve les qualités que l’on cherche à tout citoyen averti: la persévérance, un sens inné de justice, une joie de vivre, une fierté et un besoin d’être respecté.
Adaptation d’un texte écrit en anglais: Early Settlers of Grand Bay Westfield | NBBHS (nbblackhistorysociety.org)
Autre source: L’HISTOIRE DES LOYALISTES NOIRS À KINGS LANDING
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