L’immigration et les langues officielles sont deux dossiers importants pour les francophones, particulièrement en situation minoritaire au Canada. Les députés Marc Serré et Marie-France Lalonde ont été respectivement nommés secrétaires parlementaires auprès de la ministre aux Langues officielles et du ministre d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Ils expliquent le travail qui les attend.
Devenue secrétaire parlementaire du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marie-France Lalonde avait occupé les mêmes fonctions aux langues officielles auprès de l’ancienne ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly.
Ainsi, la députée d’Orléans, circonscription fortement francophone, témoigne de la «dynamique et de la vitalité des communautés francophones. Et aujourd’hui [ce dynamisme] passe par l’immigration», selon elle.
«J’ai exercé des responsabilités liées à des échanges entre la province et le fédéral [notamment à différents postes à l’Assemblée législative de l’Ontario]. Plusieurs niveaux se partagent l’immigration. Le fédéral joue un rôle, mais les provinces aussi. Je pense que mes connaissances [des politiques] provinciales vont m’aider dans les dossiers importants à venir», soutient-elle.
Elle se donne pour mandat de s’assurer que tous les Canadiens y trouveront leur compte dans la prochaine Loi sur les langues officielles. Nos réformes servent à renforcer les droits des minorités», précise Marie-France Lalonde.
Quant à Marc Serré, il est député de Nickelt Belt depuis 2015. Il pense pouvoir aider dans le dossier des langues officielles au niveau de l’éducation postsecondaire francophone en situation minoritaire. Étant député dans la région de Sudbury, où se trouve l’Université Laurentienne, il considère qu’il s’agit d’un dossier qu’il connait bien.
«C’est un dossier important pour moi, car j’ai travaillé avec l’Université Laurentienne et le Collège Boréal ici, à Sudbury. Lorsque j’ai été nommé secrétaire parlementaire de Ginette Petitpas Taylor récemment, on a eu plusieurs discussions à ce sujet. On est en mode solution, avec l’Université de Sudbury et la communauté francophone, qui a passé des moments assez difficiles depuis l’an dernier», souligne-t-il.
Rafraichir les langues officielles, la priorité
Le secrétaire parlementaire de la ministre des Langues officielles est d’autant plus pressé de travailler. Il voit la date du 3 février 2022, qui marque les 100 premiers jours de la 44e législature, arriver à grands pas. Les libéraux avaient promis le dépôt du projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles dans les 100 jours dans leur plateforme électorale.
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«Lorsqu’on parle d’une date précise au jour, c’est difficile à la Chambre des Communes. Ça peut varier de quelques jours ou semaines. Et, il ne faut pas oublier que nous sommes en situation [de gouvernement] minoritaire. Mais notre engagement est clair», avance-t-il.
«D’après les gens que j’ai rencontrés sur le terrain, c’est plus important que nous déposions un projet de loi qui répond aux inquiétudes et aux besoins des francophones et qui va bien représenter leurs revendications», renchérit-il.
Pour Marc Serré, cette modernisation est donc «la priorité numéro 1». Le sujet prend une dimension personnelle lorsqu’il évoque sa famille :
«Mon père [Gaétan Serré] était député sous Trudeau père. Il a voté en 1969 [la Loi sur les langues officielles]. Quand Justin Trudeau m’a appelé, j’étais ému en pensant à mon père et à cette opportunité historique que j’avais de travailler avec le gouvernement. Mon père faisait partie du 1 % des francophones en 1952 à recevoir une éducation en français. Je suis fier!» rapporte-t-il.
Marc Serré explique que le projet de loi a été évoqué, au Comité permanent des langues officielles. Une fois déposé, le projet sera la cible des commentaires des membres de tous les partis qui composent ce comité. Notamment, pour identifier les études et intervenants nécessaires à l’avancement du dossier.
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Vers un meilleur accès à certains programmes d’immigration
De son côté, la secrétaire parlementaire du ministre de l’IRCC Marie-France Lalonde estime qu’en plus du travail pour rencontrer une cible en immigration francophone suffisante, contrairement à celle déterminée par IRCC en 2003, il y a du travail sur l’accueil des nouveaux arrivants pour l’accès à l’emploi, notamment «dans des conditions de relance économique».
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Le ministre Fraser a notamment dû faire face à une entrée en fonction mouvementée justement sur le dossier des étudiants africains francophones, dont le taux de refus au Canada, surtout au Québec, est plus élevé.
«Le ministre a été très clair, il n’y a aucune tolérance pour le racisme au sein de nos institutions. Ça fait partie de sa lettre de mandat d’élargir certains programmes, notamment le Volet direct pour les études (VDE), à quatorze pays, dont les pays francophones du Sénégal et du Maroc.»
Elle convient qu’il y a encore à faire, pour «avoir plus de pays qui pourraient faire partie de ce Volet direct pour les études, en particulier pour nos étudiants internationaux francophones».
Un autre dossier l’attend sur son bureau. La Stratégie nationale d’immigration francophone au sein du pays qui «énonce la vision du Canada en matière d’immigration francophone dans les communautés de langue française en situation minoritaire».
«Quand on parle d’immigration francophone, on parle aussi d’étudiants internationaux. J’ai eu plusieurs conversations ces dernières années avec eux. Je sais que notre gouvernement veut élargir les voies d’accès», précise-t-elle.
Récemment, IRCC a rendu aussi permanent le programme d’immigration au Canada atlantique. «J’aimerais voir comment on peut travailler avec nos petites régions pour leur donner tous les outils de succès», assure encore Marie-France Lalonde.
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