La construction du Centre scolaire-communautaire: une histoire de résilience

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Rémi Richard

Chroniqueur

Saint-Jean a depuis longtemps été clé à l’histoire de l’Acadie. Du Fort La Tour au premier évêque acadien et à la première finale des Jeux de l’Acadie après la pandémie, l’histoire acadienne revient souvent ici. Or, il faut toujours se rappeler que tout ce que l’on a ne nous a pas été donné, mais est venu des longs efforts. En ce 40e anniversaire de l’ARCf de Saint-Jean et du Centre scolaire-communautaire Samuel-de-Champlain, explorons l’histoire de l’édifice qui a été notre première grande victoire.

Les efforts pour avoir une éducation en français ont commencé humblement par un comité de parents dirigé par Irène Guérette qui a parcouru l’annuaire téléphonique pour trouver des noms français. Ceci a réussi à nous donner les premiers cours en français à l’école King George.

Le conseil scolaire anglophone de l’époque s’opposait à ces efforts, car jusqu’à là, on utilisait l’immersion française pour faire bénéficier les anglophones influents qui voulaient apprendre le français en côtoyant les élèves francophones dans le programme. Le conseil scolaire (anglophone) avait même publié un sondage qui montrait peu d’intérêt pour une école française. Or, ce sondage n’indiquait pas si ceux qui avaient répondu étaient anglophones ou francophones.

À l’époque, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Richard Hatfield, tentait de cultiver une bonne image parmi les francophones. Alors, la SANB lui a envoyé une lettre sur le besoin d’avoir une école française à Saint-Jean, parlant de faire une campagne de financement nationale si le gouvernement provincial ne s’en occupait pas. Le même mois, on a fait ouvrir une école française qui utilisait les locaux de l’école King George.

En 1976, la communauté a décidé de pousser pour la création d’un centre scolaire-communautaire par un comité dirigé par Irène Guérette, Anne Church et Diane Chevarie. Environ cinq ans plus tard, on a réussi à avoir un conseil scolaire de langue française. Le comité a fait du lobbying jusqu’à ce qu’il ait pu négocier avec le gouvernement provincial de réserver 200 000 $ pour le centre. La ville appuyait la cause, mais refusait d’y investir. Avec les élections s’approchant, Hatfield a décidé de repousser la construction de quatre ans, ce qui a fait beaucoup de colère dans la communauté.

Deux ans plus tard, le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial ont annoncé qu’ils partageraient les coûts de la construction. La cérémonie du début de la construction a été assisté par Richard Hatfield, Roméo Leblanc, le député de Saint-Jean aux Communes, Clarence Cormier, la présidente du Conseil scolaire, Irène Guérette et Diane Chevarie.

Le nom de Samuel-de-Champlain a été suggéré par le père Louis Vermeersch pour commémorer l’influence de la France. Le nom a été adopté après un vote secret de plus de 300 personnes. Lors d’un banquet public avec Hatfield, le père Vermeersch a aussi réussi à le convaincre de donner quatre hectares et demi de plus à la communauté pour la construction de l’église Saint-François-de-Sales par un commentaire vite pensé. Il a récolté des fonds de la part d’amis autour du monde pour la construction.

L’école a ouvert ses portes en 1984 à 315 élèves. Aujourd’hui, le centre scolaire Samuel-de-Champlain a environ 900 élèves et est en expansion constante comme l’École des Pionniers.

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