Hausse du salaire minimum: 1$ de plus qui fait une différence?

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André Magny

Journaliste

Dans le dernier budget, il était fait mention que le salaire minimum allait être porté à 12,75$ de l’heure le 1er avril 2022, suivi d’une autre hausse de 1$ l’heure le 1er octobre. Une augmentation qui suit celle de l’automne dernier et qui arrive à point nommé au moment où l’inflation s’empare du panier de provisions et des pompes à essence.

Installé sur l’emplacement d’un bâtiment datant de 1877, le bar à vin, Happinez est la propriété de Peter Smit, qui répond oui à la hausse du salaire minimum. Crédit: Mark Hemmings.

Du côté des commerçants, la pilule semble relativement facile à prendre si on se fie au son de cloche en provenance de la Chambre de commerce de Saint-Jean, qui compte plus de 600 membres. Selon David Duplisea, le PDG de l’organisme économique, bien qu’il n’y ait pas eu de sondage réalisé au sein de la Chambre au sujet du dollar supplémentaire, à l’exception d’une personne, ce qu’il a entendu d’autres membres, «c’est qu’ils payent déjà au-delà du salaire minimum afin d’attirer et de garder leur main-d’œuvre.»

Peter Smit possède depuis 17 ans le Happinez, un petit bar à vin sur la rue Princess, mais avec un cellier impressionnant.  Pour lui, la hausse du salaire minimum n’est pas une catastrophe. «C’est difficile pour tout le monde. Il faut comprendre que tout est plus cher pour les employés», souligne-t-il.

Proprio à la conscience sociale aiguisée, Peter Smit considère que l’augmentation du salaire minimum va aider les employés. «C’est une manière de les respecter. J’ai pas de problème avec ça», soutient-il. Certes, cette hausse d’un dollar va peut-être se répercuter sur la facture de l’amateur de vin. Toutefois, d’après le Hollandais d’origine, puisque le prix d’un verre de vin se situe entre 6 et 10$, ça reste raisonnable selon M. Smit.

Du côté du communautaire

Le coordinateur provincial pour le Front commun pour la justice sociale du Nouveau-Brunswick, Abram Lutes. Crédit: gracieuseté d’Abram Lutes.

Le Front commun pour la justice sociale du Nouveau-Brunswick souligne cette année ses 25 ans d’existence. Un quart de siècle à dénoncer les injustices sociales. La hausse du salaire minimum interpelle évidemment cet organisme, qui a différentes antennes au Nouveau-Brunswick. Pour le coordonnateur provincial, Abram Lutes, le fait d’augmenter le salaire minimum est «une reconnaissance par le gouvernement qu’il y a un problème».

Certes, c’est un pas dans la bonne direction. Ce que son organisme souhaite en fait, c’est que le salaire minimum grimpe jusqu’à 20$, mais de manière progressive, afin de permettre aux petites entreprises de s’ajuster. M. Lutes parle même de soutien à ces entreprises afin qu’elles s’adaptent.

Selon lui, avec l’augmentation du coût du logement, de la nourriture, des transports et de l’éducation, un salaire à 20$, c’est l’un des moyens pour venir en aide aux personnes vivant avec les plus bas salaires. C’est aussi une façon, comme le mentionne Peter Smit, de garder plus longtemps ses employés quand ils ont de bonnes conditions de travail.

Le Front commun pour la justice sociale voudrait-il, qu’en plus de l’augmentation du salaire minimum, le Nouveau-Brunswick fasse comme le Québec ou une province comme la Colombie-Britannique et envoie un chèque à ses habitants pour les soutenir face à une inflation en hausse? Le coordonnateur croit que «pour le court terme, c’est bon». Toutefois, il précise que ce qu’il faut davantage, c’est un plan à long terme de la part du gouvernement pour faire en sorte qu’il y ait une permanence du pouvoir d’achat afin de stabiliser le quotidien des plus démunis.

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