Deux candidates de Rothesay s’expriment

Peut-être que le député sortant et ministre de la Justice Hugh J. (Ted) Flemming, candidat du Parti Progressiste-Conservateur du Nouveau-Brunswick, qui en était à son 4e mandat, n’a pas daigné donner une entrevue, mais ce n’est pas le cas de Zarah MacKay-Boyce du Parti Vert, ni d’Alyson Townsend du Parti Libéral.

Entre Quispamsis et Saint-Jean Est, il y a Rothesay. Quelque 11 000 électeurs. Entre le progressiste-conservateur Flemming et le libertarien Venedam, il y a deux femmes avec un regard peut-être plus humaniste sur la société que leurs collègues masculins.

Petite-fille de politicien, Zara MacKay-Boyce a travaillé et fait du bénévolat auprès d’entreprises locales et d’organisations à but non lucratif, en plus d’œuvrer dans les domaines de l’aventure et de l’éducation par le plein air ainsi que du tourisme et des voyages. Crédit: Gracieuseté du Parti Vert du Nouveau-Brunswick.

Pour Zarah MacKay-Boyce, faire campagne dans Rothesay, c’est une évidence: «Rothesay, c’est chez moi. Il était important pour moi de me présenter dans une circonscription où j’avais l’impression de comprendre les problèmes actuels, d’être culturellement adapté et de pouvoir établir un lien avec les électeurs.» Pourtant, plus jeune, elle ne pensait avoir d’avenir dans la région. Mais elle revenue et souhaite «participer au changement qui permettrait aux jeunes d’avoir des opportunités dans ma circonscription.»

Pour Alyson Townsend, le chemin jusqu’à Rothesay fut un peu plus sinueux. Avocate de formation, après une dizaine d’années au sein du cabinet Stewart McKelvey, l’occasion s’est présentée pour elle de devenir entrepreneure et de développer en tant que PDG la Canadian Cable Systems Alliance Inc, une centrale d’achat nationale pour les petites et moyennes entreprises de câblodistribution. Attachée à ses Maritimes, elle n’a pas déménagé à Ottawa comme sa compagnie. Elle s’est par la suite intéressée au monde du droit du travail, de la médiation et des résolutions de conflits au sein de Résonance, une entreprise qu’elle a co-fondée. Et puis l’appel de Susan Holt, la cheffe du Parti Libéral, est venu. Considérant que le Parti conservateur s’était éloigné de ses valeurs comme la lutte contre les LGBTQ2+ ou les discours davantage discordants que rassembleurs, elle a décidé d’emboîter le pas au Parti Libéral.

Parité des genres

Outre son parcours d’avocate et d’entrepreneure, Alyson Townsend est également bénévole au sein de diverses organisations comme le YMCA, Family Plus et 100 Women Who Care. Crédit: Gracieuseté du Parti Libéral du Nouveau-Brunswick.

Si la parité entre femmes et hommes n’est pas encore atteinte dans ces élections, la candidate du Parti Vert se réjouit tout de même que dans le cas de son parti, «sur 46 candidats, on compte 18 femmes et trois candidats issus de la diversité de genre, dont moi-même! Mais il est vrai qu’il existe des obstacles à la participation des femmes à la vie politique, qu’il s’agisse de finances, d’idées dépassées sur les capacités des femmes ou de contraintes de temps dues à la vie.» Quant à l’approche des femmes en politique, Mme Townsend est d’avis que celles-ci peuvent montrer que «nous n’avons pas besoin de nous crier dessus. Nous devons nous écouter les uns les autres »

Les deux femmes s’entendent aussi pour dire qu’elles étaient tout à fait en accord avec les postiers qui ont refusé de distribuer il y a quelques semaines de l’info contre le transgénisme de la part du mouvement Campaign Life Coalition. Toutes les deux parlent «de propagande et d’alarmisme». Mme MacKay-Boyce comprend que pour certaines personnes, «le changement est effrayant, que l’inconnu est effrayant et que vous voulez que vos enfants soient en sécurité. Mais je vous promets que l’alarmisme et la désinformation ne sont pas des moyens d’y parvenir.»

Logements, transport et taxe carbone

«Bon nombre des priorités que nous envisageons pour la vallée de la Kennebecasis ont trait à l’autosuffisance locale. La vallée compte plus de 30 000 habitants, mais elle continue de dépendre des villes pour certains de ses besoins majeurs, auxquels de nombreuses personnes n’ont pas accès en raison d’un manque de moyens de transport.» Le discours de Zarah MacKay-Boyce souhaite montrer que tout est interrelié et à discréditer la politique actuelle du gouvernement progressiste-conservateur actuel qui «préfère, selon la candidate, mettre un diachylon sur un bras cassé plutôt que de s’intéresser aux causes du problème.» Pour les logements, Mme MacKay-Boyce estime que son parti donnera la priorité à la construction de logements publics, ainsi qu’aux coopératives d’habitation à but non lucratif. «Nous réglementerons les locations à court terme afin d’accroître la disponibilité de logements locatifs à long terme abordables.»

En ce qui concerne la fameuse taxe carbone, les Verts veulent la remplacer par «un système de plafonnement et d’échange qui fera porter la charge fiscale sur les plus gros pollueurs, en veillant à ce qu’ils paient leur juste part.»

En faisant son porte-à-porte et en rencontrant les mairesses de Rothesay et de Quispamsis, Alyson Townsend s’est notamment rendue compte d’une chose: Rothesay a une population et une infrastructure vieillissantes. «J’aimerais aider à développer ce changement pour les jeunes familles qui veulent profiter de la beauté de Rothesay. Notre patinoire a fait son temps. En frappant aux portes, les personnes âgées ont exprimé le besoin de lieux de promenade sûrs, à l’intérieur et à l’extérieur. J’aimerais beaucoup aider à concrétiser cette vision.»