À Fundy Royal, un choix éclectique
Un Vert qui ne fait pas campagne, une représentante de la communauté LGBTQ2+ pour le NPD, et un conservateur, le député sortant, qui comme ses deux collègues de la région de Saint-Jean, ne répond aucunement aux demandes d’échanger avec le Saint-Jeannois. Heureusement, reste le libéral Bill Kudla et Alastair MacFarlane, candidat du Parti populaire du Canada (PPC).

Alastair MacFarlane se présente pour le Parti populaire du Canada dans la circonscription de Fundy Royal. Crédit: Gracieuseté.
La rhétorique du candidat libéral est évidemment un peu plus connue dans le contexte de l’affrontement économique entre le Canada et les États-Unis. L’acheminement de produits canadiens comme les fruits de mer ou encore le bois d’œuvre vers de nouveaux marchés fait partie du discours libéral, et donc, de celui de M. Kudla. S’il reconnaît que «le Nouveau-Brunswick est très dépendant du commerce avec les États-Unis», il estime toutefois que sa province bénéficie d’un avantage certain, en raison de l’accès «des ports d’expédition proches des lieux de production de ces produits», ce qui devrait faciliter l’atteinte de nouveaux marchés.
Pour Alastair MacFarlane, depuis le début des hostilités avec l’Oncle Sam, le candidat du PPC est convaincu «de la futilité des tarifs douaniers de rétorsion.» Il eut mieux valu, selon lui, qu’au lieu d’imposer des tarifs douaniers, «qui nous coûteront à la fois des emplois et de l’argent », que «le gouvernement négocie dans l’intérêt des Canadiens, plutôt que de prendre des mesures de rétorsion à nos dépens.»
À Fundy Royal, s’il n’en tient qu’à M. MacFarlane, les avantages d’élire un député du Parti populaire canadien sont nombreux. «Alors que les députés libéraux et conservateurs sont censés voter dans le sens de leur parti sur la plupart des questions, un député du PPC serait libre de soutenir ou de s’opposer à tout projet de loi d’un autre parti en fonction des avantages qu’il présente pour nos électeurs.» De plus, le PPC de Maxime Bernier, s’engage, d’après Alastair MacFarlane, à soutenir «la responsabilité fiscale et l’obligation de rendre des comptes, ce qui contraste avec les grands partis qui ont à maintes reprises abusé de la confiance des contribuables.»
Immigration et 51e état

Le libéral Bill Kudla. Crédit: Gracieuseté.
Bill Kudla qualifie Donald Trump de président instable, qui change continuellement d’avis. Il n’est absolument pas question que le Canada devienne le 51e état des États-Unis. «Ça n’arrivera jamais!», assure le libéral, bien que les Américains «essaient d’avoir nos minéraux, notre eau, notre électricité, nos arbres et notre gaz naturel.» De plus, selon lui, les agriculteurs de Fundy Royal doivent être protégés. «Nous ne pouvons pas permettre aux agriculteurs d’être envahis par des produits américains qui ne répondent pas à nos normes élevées.»
Ce que craint Alastair MacFarlane, ce ne sont pas tant les produits américains ni la violence américaine, mais plutôt l’immigration. Il affirme que depuis la réforme de l’immigration il y a 10 ans, «le logement et les soins de santé au Canada ont été poussés au point de rupture et notre propre taux de criminalité violente a augmenté.» Pour faire face à la situation, le PPC propose un moratoire sur l’immigration «afin de permettre l’intégration des nouveaux arrivants dans notre société et l’expulsion de ceux qui sont ici en violation de nos lois.» Avec le PPC, l’immigration sera ramenée «à des niveaux raisonnables» en fonction des logements, des soins de santé et des offres d’emploi disponibles.
Deux visions opposées avec des engagements pourtant semblables à l’égard des citoyens de Fundy Royal. S’il bat le député sortant, le conservateur Robert Moore, Bill Kudla promet d’utiliser les services ministériels compétents pour trouver des solutions aux problèmes de ses commettants. «J’écouterai les avis des scientifiques et je créerai des groupes de citoyens pour donner des conseils sur les questions et pour entendre leurs doléances lorsque je serai à Ottawa.»
Et de son côté, Alastair MacFarlane s’engage à travailler pour eux et «à porter les préoccupations qu’ils m’ont exprimées au cours de cette campagne aux plus hauts niveaux de notre gouvernement, comme la criminalité et l’immigration canadienne.»
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