30 ans de passion et de partage

Il est passionné, il a des étoiles dans les yeux lorsqu’il parle de son métier, des artistes avec qui il a travaillé avec passion au cours des 30 dernières années. 30 années passées au sein de l’ARCf pour mettre en valeur la francophonie au travers de la culture et des arts.

Rodney Doucet est arrivé en 1991 comme animateur communautaire. Cinq jours après son dernier examen universitaire à l’Université de Moncton où il étudiait la récréologie. Son rôle à l’époque était de porter main forte à différents organismes de la communauté. Puis en 1996 les affaires socioculturelles ont pris un peu plus de place dans son quotidien.

Son métier, il le définit de manière poétique, il est un «allumeur de réverbères». Par exemple, chaque proposition de spectacle, de conférence, ou d’exposition a pour but d’allumer une étoile chez le spectateur. Selon lui, son «plus grand défi est de proposer aux publics un habile dosage de ce qu’ils veulent voir, mais aussi de ce qu’ils ont besoin de voir».

Créer une rencontre entre un public et un artiste. C’est l’expérience qu’il souhaite proposer aux uns et aux autres, et ce même si parfois, le «rendement en termes de présence du public est difficile à mesurer. Parfois, faire gouter 40 personnes à quelque chose de différent, par exemple en danse contemporaine, c’est tout aussi valable qu’une salle de 300 personnes en termes d’intensité».

Au cours de ces 30 années, son parcours a été marqué par des rencontres. Avec ceux qui comme lui travaillent à faire rayonner la culture sur leurs différents territoires, mais aussi les artistes.

La passion des projets

En 30 ans, les projets n’ont pas manqué. Et l’une de ses grandes fiertés est la réussite du projet Sam chante. Un projet qu’il définit comme «un projet de médiation culturelle et identitaire. Le rayonnement de la chanson francophone passe par les enfants, ça rayonne dans la famille que la langue, elle, vibre aussi par les arts et la culture. Au Nouveau-Brunswick on a des artistes quand même très accomplis qui ont écrit et fait de belles choses. Et créer cette rencontre est réellement quelque chose de magique».

Rodney est fier et reconnaissant d’avoir pu tisser des liens avec les artistes. Et ce quels que soient leurs différents univers. Il évoque notamment sa première rencontre avec un conteur, Fred Pellerin. C’est au travers d’une de ses prestations qu’il a appris, compris «à quel point le lien entre un artiste et son public est important, primordial même».

Il souligne également à quel point il se sent privilégié de pouvoir être aux côtés de ces artistes. D’ailleurs, il sourit encore en racontant comment il s’est organisé pour être lui-même le chauffeur de Zachary Richard lors de sa venue à Saint-Jean.

30 ans de souvenirs

Parmi les innombrables anecdotes qui jalonnent ses 30 années de carrière, il se souvient de ce jour de 2004, lors des célébrations des 400 ans de la fondation de l’Acadie, où parce que le plateau du théâtre Capitol de Moncton n’était pas assez grand, il a été sollicité pour recevoir une troupe qu’il ne connaissait pas à l’époque. Situation pour le moins inattendue qui l’amènera «à signer un contrat de 80 000 euros pour accueillir la Comédie française à Saint-Jean après New York et Chicago».

La place manque pour relater tous les souvenirs de ce personnage haut en couleur. La liste des personnes envers qui il a de la reconnaissance, que ce soit les artistes, ses homologues dans d’autres organismes, ou ses collègues au sein de l’ARCf est également incroyablement longue.

Tous les projets sur lesquels il est amené à travailler lui tiennent à cœur. Il s’implique avec passion aussi dans le Défi Singe-à-noix. Un projet qui a pour but de mettre à l’honneur le bénévolat. Piments et sirop d’érable, une initiative ayant pour but de favoriser les rencontres dans la communauté francophone… les projets et envies ne manquent pas.

Un autre de ses projets à venir, « ajouter une zone d’accrochage supplémentaire au sein du Centre Samuel-de-Champlain. Pour pouvoir montrer au maximum de monde possible les différentes œuvres d’art acquises ». Ensuite, pourquoi pas mettre en place une rotation de ces œuvres. Afin que tout le monde puisse avoir accès à l’art.

Nul doute qu’il faudra encore compter sur lui, et avec plaisir et passion, pour les années à venir. Bon anniversaire Rodney. 30 ans, ça se fête!

Pour en savoir plus sur la saison culturelles en cours, rendez-vous sur Saint Jean Arts.